Cepi, née du transfert de technologie de l’automobile à la pharmacie

En quelques années, Dominique Simon est passé de la réparation de carrosseries automobiles à celle de panneaux sandwichs pour l’industrie pharmaceutique. Une compétence recherchée tant par des grands acteurs de la pharmacie que par des fabricants de cloisons.

Créée en 2005 par Dominique Simon, la société CEPI (Centre européen de peinture industrielle) est en train d’agiter le secteur pharmaceutique avec une peinture résistant à la biodécontamination au H2O2. Le produit n’est pas nouveau car il a été découvert en 2009 puis protégé en 2012. Il est le fruit d’un travail empirique, réalisé par Dominique Simon, à la demande d’industriels de la pharmacie. Avec l’abandon progressif des biodécontaminations au formol, le H2O2 est en train de prendre une place prépondérante. Mais s’il agit efficacement sur les micro-organismes, il a aussi le défaut d’endommager les panneaux muraux des salles propres lorsqu’ils sont enduits de peintures standard. « Le H2O2 réagit comme un décapant. Il migre à travers la peinture, entraîne la formation de cloques. Puis, la peinture tombe en poussière », résume Dominique Simon. Pour mettre au point sa peinture, le dirigeant a essayé un grand nombre de références disponibles sur le marché, testé des renforts de liants et travaillé sur le mode d’application de ces revêtements. En effet, les épaisseurs de couches et les temps de séchage entre chaque application contribuent tout autant à la protection des supports que la composition chimique de la peinture. Le brevet pris porte d’ailleurs sur l’ensemble de ces éléments. Ce produit, dont la renommée s’est répandue par le bouche-à-oreille, n’a pas manqué d’intéresser des grands noms de l’industrie pharmaceutique, comme Pfizer ou Sanofi. L’un des plus gros chantiers de l’entreprise a notamment consisté à décaper et repeindre une toute nouvelle usine en Espagne. Elle avait été équipée de panneaux sandwich standard dont la peinture n’a pas manqué de cloquer lors de la première biodécontamination.

En matière d’innovation, la société ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Dominique Simon annonce le lancement imminent d’un nouveau produit qui permettra de rénover des panneaux encore plus simplement, sans aucun dégagement de COV.

 

Du PVC pour résister au H2O2

Cette fois, la technologie est basée sur l’application d’un film PVC. « Cela fait trois ans que nous travaillons dessus. C’est un film que l’on appliquera sur les panneaux et sous les joints silicones qui seront déposés puis refaits. Ce revêtement résiste à tout ! », précise-t-il. Ces types de produits très demandés devraient continuer de porter la croissance du groupe qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 1,3 M€ avec un effectif de 21 personnes réparties entre Saint-Étienne, Rungis et le siège breton de Briec. Et en 2015, l’entreprise s’apprête à faire ses premiers pas aux États-Unis en s’installant à Washington.

Outre le développement de nouveaux produits, CEPI fait déjà des miracles dans la réparation de panneaux, portes ou huisseries abîmées sur les chantiers. « Nous avons une activité importante de « levée de réserve » pour des clients fabricants et installateurs de panneaux avec lesquels nous travaillons », explique Dominique Simon. Elle consiste à réaliser des réparations liées à de petits accidents de chantier (enfoncement de cloisons, rayure, erreur dans des arrivées électriques…). « Lorsqu’une cloison a été détériorée, la solution du remplacement d’un panneau est généralement difficile à mettre en oeuvre dans la mesure où ceux-ci sont coulissés puis insérés dans des rails, voire pris dans les plafonds. La démarche nécessiterait donc des travaux compliqués et coûteux et notamment le démontage des éléments entre lesquels celui à remplacer est encastré », poursuit Dominique Simon. D’où les prestations de réparation proposées par CEPI, qui permettent de retrouver une qualité de surface parfaite sans laisser la moindre trace. Et c’est aussi l’occasion d’utiliser ces nouveaux revêtements particulièrement résistants. La société propose, en complément, des prestations de maintenance préventive qu’il réalise pendant des périodes d’arrêts de production. « Nous avons un contrat avec une usine de Pfizer où nous nous déplaçons pour l’entretien 15 jours en été et une semaine en hiver », précise-t-il.

Ce savoir-faire très particulier en réparation, Dominique Simon le tire d’une première expérience dans la carrosserie automobile. Le dirigeant s’est engagé très jeune dans cette voie par un concours de circonstances qui l’a conduit à racheter une société de carrosserie automobile en 1994. Puis en 1996, contacté par une entreprise fabriquant des panneaux sandwich pour un travail de tôlerie, M. Simon a fait ses premiers pas dans le domaine de la pharmacie. L’intervention a été un réel succès, ce qui l’a conduit en 2003 à vendre son activité de carrosserie automobile pour donner naissance à sa société qui se consacre exclusivement au domaine de la santé.

 

LES PRESTATIONS DE CEPI EN BREF

Rénovation de panneaux sandwich (lisse, nervuré, PET, polyester, stratifié, bois compressé…) Restauration de portes (coupe-feu, blindé, isotherme…) Réparation de bardages intérieur et extérieur Pose de panneaux, de portes, huisseries… Mise en peinture de sols industriels (antidérapant, filmogènes…) Peinture sur pièces électroniques, mécaniques, militaires, nucléaires…
3 questions à Daniel Quinet Directeur Marketing et R&D de DagardFaites-vous appel à des professionnels comme Cepi pour exécuter des opérations de réparation sur les chantiers ? Sur les chantiers de construction de salles propres, il y a souvent des petits chocs et des éraflures, notamment au niveau des cloisons en acier laqué, qu’il est nécessaire de reprendre avant la livraison. Dans le passé nous avions l’habitude de nous charger nous-mêmes de ces réparations. Puis, nous avons rencontré Dominique Simon, alors qu’il démarrait sa société. Il a travaillé pour Dagard et nos clients pendant de nombreuses années car il effectue des réparations de très haut niveau au point que l’on ne voit plus la différence entre des cloisons réparées et des cloisons neuves. C’est un métier de carrossier et l’on rencontre peu de professionnels sur ce créneau. Est-il vrai que les cloisons standard en acier prélaqué ne résistent pas bien à la désinfection par l’H2O2 ? Il est vrai que si l’on utilise des cloisons standard, les revêtements peuvent cloquer en présence de H2O2. Mais cela fait une dizaine d’années que les fabricants de cloisons se sont penchés sur le sujet et ont développé des solutions. D’ailleurs, dans des installations qui vont devoir subir des désinfections, nous sommes capables de prescrire d’entrée de jeu des revêtements de cloisons adaptés. Quelles sont les solutions proposées par un fabricant comme Dagard ? Nous continuons d’installer des panneaux en acier prélaqué, mais les revêtements sont soigneusement sélectionnés : la laque 25 microns en polyester est remplacée par un complexe PET 55 microns ou un film PVC 120 microns, ces revêtements étanches sont beaucoup plus résistants en cas de vaporisation H2O2 pour des désinfections occasionnelles. Il y a toujours la solution de cloisons en inox ou en inox plastifié dans le cas de désinfections très fréquentes. Mais quelles que soient ces solutions, cela n’empêche pas les petits accidents sur les chantiers et la nécessité de réaliser des réparations avec des revêtements qui résistent au peroxyde. D’où l’intérêt de la nouvelle peinture développée par Dominique Simon.

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