Des cloisons et plafonds résistants à la DSVA

DOSSIER Enveloppe de la salle propre : quelles évolutions ?

N°127 LE MAGAZINE DE LA MAÎTRISE DE LA CONTAMINATION DÉCEMBRE 2020 NUMÉRO 12 7 BIMESTRIEL IS SN 1291-697812 DOSSIER SALLES PROPRE S N°12 7

BREVET
Des cloisons et plafonds résistants à la DSVA
Propos recueillis par Béatrice Becherini

La désinfection par voie aérienne peut générer des dégâts sur les cloisons des salles propres, tels que la peinture qui vient à cloquer. Des solutions existent pour réparer, voire éviter ce phénomène.
Spécialiste de la rénovation de panneaux sandwichs en salles propres, Cepi propose des solutions durables pour éviter ou restaurer les éventuels problèmes de cloques qui peuvent apparaître sur les cloisons peintes lorsqu’un système de DSVA est mis en place. Le peroxyde d’hydrogène a pris une place prépondérante
dans les environnements maîtrisés pour leur décontamination, seulement le H2O2 réagit comme un décapant sur des panneaux laqués.

Jean-Michel Pinel, dirigeant de la société Cepi, livre des options déjà validées chez leurs clients.

Salles Propres : La société Cepi a été créée en 2005 par Dominique Simon et vous l’avez reprise en 2015. Quelle était alors la solution proposée par l’entreprise ? Qu’avez-vous apporté depuis votre arrivée ?
Jean-Michel Pinel : En 2009 Dominique Simon avait mis au point un procédé de peinture résistant à la décontamination au H2O2. Cette solution permettait d’éviter un remplacement de panneau lorsque celui-ci était détérioré. Les inconvénients étaient la durée d’intervention due notamment au temps de séchage nécessaire, et l’odeur persistante durant plusieurs jours qui pouvait incommoder les activités annexes à la zone concernée.
Nous avons donc travaillé sur une autre solution à laquelle Dominique Simon avait déjà pensé. Il s’agit d’un film adhésif appliqué sur les parois. En 2017, un brevet a été déposé sur la procédure de pose de ce revêtement offrant un gain de résistance et une facilité de maintenance des surfaces.

S.P. : Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce procédé et votre valeur ajoutée ?
J.-M.P. : Les arrêts techniques sont de plus en plus courts et la solution peinture demande des durées d’intervention importantes dues aux temps de préparation, à l’application de la peinture et au temps de séchage à respecter entre les différentes couches. De plus, ce procédé demande un délai avant la toute première décontamination au H2O2.
Au vu de ces contraintes, Cepi a développé une procédure de pose d’un film adhésif résistant aux décontaminations au H2O2 permettant de réduire les délais d’intervention et offrant la possibilité de travailler en coactivité.
Nous garantissons une durabilité de plus de dix ans.

S.P. : Comment garantissez-vous que le film utilisé résiste au H2O2 ?
J.-M.P. : Depuis 2017, le film a pu être posé sur des plafonds, des cloisons, des portes, des portes passe-plats, des mobiliers comme des hottes à flux laminaire… et nous avons réalisé des tests via la société Bioquell. Ils ont confirmé les retours d’expérience de nos clients, comme Sanofi Val-de-Reuil ou Sanofi Marcy-l’Étoile, après nettoyage et décontamination de leurs salles.
Par ailleurs, les essais au peroxyde d’hydrogène sur le film ne montrent aucune modification aux substances comme un détergent synthétique, l’acide chlorhydrique (10 %) ou la soude caustique
(10 %). Il a pu aussi être testé par nos clients suivant leurs procédures de nettoyage avec des formulations commerciales comme l’alcool éthylique 70 %, Bacteranios, Surfanios, Aniospray, Amphospray, Anioxy-spray, Vaprox et Minncare. Le film peut également résister à des températures allant de – 15 °C jusqu’à + 90 °C.

S.P. : Ce procédé demande un arrêt technique, certes réduit, mais avez-vous pensé à une solution alternative qui permettrait de poursuivre l’activité ?
J.-M.P. : En effet, nous garantissons une durabilité de dix ans lorsque nous pouvons réaliser toute la procédure qui comprend le ponçage des surfaces, la suppression des joints silicone, la pose du film et l’application de nouveaux joints. Certains de nos clients ont besoin de solutions alternatives lorsqu’un arrêt technique n’est pas possible dans l’immédiat. C’est ainsi que nous avons mis au point un autre mode opératoire de pose du film sur les panneaux endommagés, en attendant un arrêt technique programmé pour effectuer la procédure garantissant dix années de durabilité.
L’activité de la salle peut être maintenue durant notre intervention. Tous les produits et équipements sont désinfectés avant l’entrée dans la zone et notre opérateur intervient équipé de la tenue exigée dans ladite zone.

S.P. : D’autres développements sont-ils en cours ?
J.-M.P. : Nous proposons des films de couleur, notamment pour des laboratoires qui ont besoin de repères visuels, et nous diversifions notre offre avec des films sur lesquels de la signalétique est imprimée.
Dans les autres développements en cours, nous pouvons annoncer un film solaire pour garantir non seulement une protection solaire, mais également une baisse de température dans les salles exposées.
Pour un plus large public, nous proposons également un film antimicrobien à base d’ions argent (répondant à la norme ISO 22196) qui se destine à toutes les surfaces comme les poignées, les rampes, les écrans tactiles… L’objectif est comme vous l’aurez compris de réduire la prolifération microbienne.

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